Soutien au cinéma iranien : la Croisette tient promesse

Jafar Panahi (photo ci-dessous) sera finalement présent à Cannes. Pas physiquement. Mais le cinéaste, devenu le symbole de la résistance iranienne dans le monde du cinéma, a réussi à faire parvenir aux organisateurs du festival de Cannes, via une clé USB, un film sur son assignation à résidence et sa condamnation par la justice en décembre dernier, à six ans de prison (lire notre article "Les proches de Jafar Panahi veulent croire à l'utilité des pressions internationales").

 

"In Film Nist" (Ceci n'est pas un film), réalisé avec Mojtaba Mirtahsmab dans des "conditions semi-clandestines", sera présenté en "Séance spéciale".


La Croisette tient ainsi sa promesse de soutenir le cinéaste iranien. C’est presque devenu une règle dans les festivals de cinéma, que ce soit à la Mostra de Venise à la Berlinale. L’année dernière, une chaise vide, au milieu du jury de Cannes, symbolisait l’absence de Jafar Panahi.


Cette année, non-seulement son film sera projeté, mais également celui d’un autre cinéaste, moins médiatisé : Mohammad Rasoulof, lui aussi condamné à 6ans de prison. Son film "Bé Omid é Didar" (Au revoir) sera présenté dans la sélection Un Certain Regard.

 

"Le film de Mohammad Rasoulof (photo ci-dessous) et les conditions dans lesquelles il a été fait, et ce journal de bord de Jafar Panahi des jours de sa vie d’artiste interdit de travailler, sont par leur existence même une résistance à la condamnation qui les frappe. Qu’ils les adressent à Cannes, en même temps, la même année, alors qu’ils connaissent le même sort, est un acte de courage en même temps qu’un merveilleux message artistique. Cannes est l’institution internationale qui les protège et les professionnels du cinéma venant du monde entier et réunis sur la Croisette s’uniront, nous en sommes sûrs, en une sorte de communauté fraternelle allant de soi", déclarent Gilles Jacob et Thierry Frémaux dans le communiqué du festival.

 

"Nos problèmes sont nos fortunes, déclare Jafar Panahi dans un message diffusé par les organisateurs du festival. Le cinéaste a choisi de rester en Iran plutôt que de partir en exil. La compréhension de ce paradoxe prometteur nous invite à ne pas perdre l’espoir et à poursuivre notre chemin. Les problèmes plus ou moins sérieux persistent partout dans le monde ; cependant, notre devoir nous incite à ne point céder et à chercher des solutions."

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