Coup de coeur pour Kaurismäki et bilan du festival à mi-parcours (podcast)
Rien de plus reposant que la Croisette, le matin à 8h, juste avant la projection. La mer est calme, pas de musique, pas de foule. Dans le milieu de la matinée, les abords du Palais des festivals s’animent. Petits déjeuners tardifs en terrasse, rendez-vous d’affaire, ou flânerie en bord de mer.
Sur la terrasse du Palais des festivals, l’ambiance devient carrément électrique. C’est l’heure du "photocall", le rendez-vous des photographes de presse avec les stars du jour à Cannes. Une centaine de flashs crépitent tandis que les acteurs et réalisateurs font les beaux. Mais avant tout, les photocalls sont une affaire de cris : "à droite !" "over your shoulder !", "là là là!", "over here!", "guarda mi !", "up up up…". Les photographes s’époumonent pour capter le regard de l’acteur. Une seconde suffit pour qu’ils obtiennent une belle photo, droit dans les yeux (ou presque).
Un collègue photographe a fait ce matin le photocall de Jodie Foster. Il a mis un enregistreur audio dans sa poche :
Le pire, m’a raconté ce collègue, c’est le soir à la montée des marches. Les photographes crient tellement fort que certains en perdent la voix. Il va tenter de l’enregistrer, mais le son risque d’être complètement saturé et inexploitable. Et plus les stars sont célèbres, plus les cris des photographes sont assourdissants…
La montée des marches ce soir ne va peut-être pas attirer les foules. Le réalisateur Aki Kaurismäki va fouler le tapis rouge aux côtés des acteurs de son film "Le Havre", André Wilms, Kati Outinen et Jean-Pierre Darroussin.
Mais ce n’est pas parce que la brochette n’est pas hyper glamour que le film est à ignorer, bien au contraire. "Le Havre" est peut-être même mon premier véritable coup de cœur depuis le début du festival. Les dialogues lents et précieux à la Kaurismäki n’ont jamais sonné aussi drôles. Et jamais je n’avais entendu mon voisin autant rire dans une salle de cinéma.
Le "pitch", comme disent les Américains, n’est pas follement original. Un homme habitant au Havre vivote de son boulot de cireur de chaussures. Il s’attache à un petit garçon, débarqué sur le port dans un container venant d’Afrique. Et il va l’aider à se rendre à Londres.
C’est le même scénario que dans "Welcome" de Philippe Lioret avec Vincent Lindon. Mais avec des personnages raides et empesés, qui dégagent un humour fou. Un truc de cinéphile ? Je ne crois pas. Un film au goût surrané, peut-être ? Voici la réponse de Jean-Pierre Darrousin :
Pas sûr tout de même que "Le Havre" remporte Palme... il reste beaucoup de films en compétition. Pour vous faire un premier avis global sur le festival à mi-parcours, je vous invite à écouter notre "podcast". Enregistré avec mes collègues Jon Frosch (lire son blog - excellent - en anglais), Guillaume Guguen, et notre invité, Leo Soesanto, critique de cinéma à l’hebdomadaire Les Inrocks. On a essayé d’éviter la foire d’empoigne…
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